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affichette qu'est-ce que

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Création polyglotte
avec Mubaraq Haniff, Guillaume de Longeaux, Pilar Navas, Noriko Omachi, Laura Rocherieux, Deáky Szandra, Antonio Torsello



7 comédiens, 6 pays, 7 langues, 7 personnages en forme de notes, Mifa, Fasol, Solla, Lassi, Sido, Doré, Rémi, et quelques autres, des touristes, des choristes, presque des gens comme vous et moi …

Création diaporama Deáky Szandra
Photos Xavier Curtat

Le spectacle en question

QU’EST-CE QUE est un point d’interrogation têtu, campé là, parmi des personnages mobiles et immobiles, des mots en toutes langues, des onomatopées et des notes de musique. Tout est dit presque sans rien dire. Il y a une attitude, un geste, un regard, et l’étonnant arrive à notre insu. Nous connaissons ces histoires, ce sont les jours qui passent, les rencontres, les espoirs, la joies après la peine. Mais QU’EST-CE QUE interroge l’inconnu du quotidien, sa poésie et sa drôlerie, parfois bouleversantes. Avec ces instants découpés, fragiles comme des fleurs de papier, chacun inventera son propre bouquet, son propre spectacle, et sa réponse intime à QU’EST-CE QUE.

La question du spectacle

Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on dit ? Qu’est-ce qu’ON ?
Et d’abord, qu’est-ce que ce ON, qui va qui vient, qui s’interroge ? ON, c’est pratique ; c’est personne, c’est chacun, c’est l’interrogation et la réponse. C’est ON qui jongle avec lui-même dans QU’EST-CE QUE, avec le public, les fauteuils du public, les murs et le plafond du théâtre, et bien au-delà. ON a tous les pouvoirs. C’est comme ça. ON peut avoir des ailes, s’éloigner, rester proche, disparaître en étant là, toujours là, humain et inhumain, symbolique et dérisoire, neutre et pourtant dramatiquement concerné. ON est le matériau théâtral par excellence ; il fait le sujet et l’objet de toute histoire.

La question tout court

Si ON était fait de carton-pâte, à la fois décor et personnage de nos vies ? Si ON se distrayait à jouer de petits bouts de nos jour et nuit, sans queue ni tête ? Si ON était transparent, au point que tu puisses me voir au travers, que je puisse te voir au travers, et qu’ainsi nous puissions nous reconnaître, Toi et Moi, comme semblables ? Si ON se rencontrait ? Voilà que se dessine quelque chose ; ça bouge, c’est là, ça pourrait être un animal, un coquillage, une pierre, quelque fossile, une plante...ou tout simplement une silhouette humaine, à contre-jour. L’important est de suivre ça un instant, d’y croire, de s’amuser à imaginer où ON va...et finalement, de se laisser emporter.

Quelques propos sur la question

Alternance

Cette pièce est conçue comme une bande dessinée, ou une fresque, une sorte de bas-relief sculpté; il s'agit d'une suite de saynètes juxtaposées, où l'arrêt sur l’image prend une grande importance. Ces temps de pause sont aussi des respirations, et des espaces de liberté pour le spectateur, qui peut alors inventer ce qu'il veut, pressentir ce qui va se passer, imaginer une signification. L'immobilité, c'est une illusion de "temps arrêté", ça repose et ça stimule l'esprit . Mais c’est inconcevable sans le mouvement. Ainsi l’alternance entre "Je bouge" et "Je ne bouge pas", "Je parle" et "Je ne parle pas", agit comme le pendule qui fait marcher l’horloge, et toute la mystérieuse mécanique de nos émotions, du plaisir à rire et à se sentir vivant.

Inachèvement

QU’EST-CE QUE met en scène le caractère inachevé de « l’entreprise », quelle qu’elle soit ; l’inachevé du mouvement qui s'arrête, et dont l'élan continue dans l'espace ; l’inachevé de la parole, coupée, égarée, syncopée, répétée ; l’inachevé du sujet, parce que tout se joue au présent, sans passé ni avenir, dans le fragment de vie qui anime QU’EST-CE QUE; l"inachevé de la forme parce qu'il n'y a pas de fin à cette histoire, et que le Jardinier du début de la pièce, qui fait pousser sur scène des êtres humains-comédiens, ne se lassera pas de planter et d'arroser ses graines, jusqu'à ce que (cela même nous ne savons pas.)